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Ysabelle Yelle, la Pélicane du mois de mai!

15 mai 2016 0

Plusieurs croient qu'Ysabelle et moi sortons ensemble. D'autres, plus modestes dans leurs théories, pensent  que nous gnou gnou gnassons, les clubs de course étant reconnus comme des meat market. Mais pas notre club (vraiment?!). Et pas nous. Deux pélicans m'ont même demandé si Ysabelle était ma fille. Je n'ai pas voulu savoir si on me trouvait vieux ou si on la trouvait jeune.

La seule vérité dans tout ça, c'est qu'un club comme celui des Pélicans permet parfois de faire émerger une nouvelle amitié. Juste une amitié. Rien de plus, rien de moins. Si on se côtoie peu le reste du temps, on est vraiment ben contents de se revoir les mercredis, que ce soit pour vomir notre journée dans les séquences assassines de 100m qu'impose Max à la piste, ou à ouvrir la machine dans le «faux plat» d'Éric au parc Lafond ou la «petite butte» du parc du Pélican.

Ceci étant dit, l'amitié n'a pas émergé spontanément, loin s'en faut. Pour dire les choses comme elles sont, Ysabelle donne parfois l'impression d'être bête comme ses pieds. Elle a beau être pharmacienne dans un Jean Coutu, on n'a pas toujours l'impression de trouver une amie. Pourtant, une quantité anormalement élevée de pélicans vont naturellement à sa rencontre, lui demandent conseil, lui avoueraient des choses qu'ils garderaient normalement pour de vieux confidents. Pour moi, cet improbable magnétisme fait partie des mystères de la vie.

Mais une fois qu'on la connait, une fois qu'elle t'a accepté comme ami, le vernis tombe et fait place à une personne d'une grande générosité. Et avec un sens de l'humour décapant qui détonne avec la discrète petite souris qu'on croyait connaître. Et l'humour de la jeune femme vaut son pesant d'or quand tu dois te taper une douzaine d'heures d'auto aller-retour pour aller courir un marathon.

Jeune femme, c'est quand même vite dit. Des sources proches de sa page Facebook susurrent qu'elle aura 39 ans cette année (on a huit ans d'écart OK? Elle ne PEUT PAS être ma fille!) Et puis, son corps commence à le lui dire. Une blessure ressemblant à une fasciite l'a forcée à troquer des runnings pour du spinning pendant tout l'hiver. Si vous revoyez la fière pélicane le mercredi en ce début de saison, il faut savoir qu'elle recommence à peine à courir. Si elle se félicite de ne pas s'être inscrite à aucun événement en 2016 (tenter de revendre une collection de dossards n'est jamais plaisant), la névrosée de course qui sommeille en elle commence à émerger tranquillement. Elle songe même à quelque chose à la fin de l'été. Peut-être un demi-marathon à Toronto. Pour se prouver qu'elle est encore capable. Même blessée. Même à l'aube de la quadragénarité.

En vrac

  • Vous vous demandez peut-être pourquoi un Y à Ysabelle. Déjà qu'elle en a un à son son de famille, ce qui est déjà bien au-dessus de la moyenne de Québécois ayant un Y quelque part. Non, ce n'est pas un caprice de jeune fille. C'est le choix de sa maman. Vous me dites que vous n'êtes pas plus avancé? Ben vous demanderez à sa maman. Elle donne de l'eau ou du Gatorade de temps en temps dans des compétitions.
  • Plusieurs savent qu'Ysabelle est pharmacienne. Mais ne cherchez pas à connaître à quels pélicans elle honore des prescriptions. Et surtout, surtout, pour quelles maladies, mentales ou physiques! Elle a une éthique sans faille, elle est plus catholique que le pape. Je sais, ça ferait de beaux potins, du genre «Eille, savais-tu que X doit composer avec Y?!». Par contre, ses amis Facebook savent qu'elle est passée maître dans l'art de résumer des conversations improbables avec des clients douteux, comme celle qui a appelé les pompiers parce qu'elle avait les yeux secs.
Stéphan Dussault
Stéphan Dussault